jeudi 14 septembre 2017

Alfred Deller : l'art des contre-ténors

O SOLITUDE d'Henry Purcell by Alfred Deller


Alfred Deller : né en 1912 à Margate dans le Kent , mort à Bologne en 1979 .
Il a contribué à réintroduire l' art des contre-ténors condamné par le XIX ème siécle et ressuscité des œuvres oubliées du répertoire vocal des XVI ème s. et XVII ème s.
"La tradition des contre-ténors anglais ne s'était jamais éteinte mais ne perdurait qu'au sein des chœurs d'églises " (Jacques Drillon)


" Mais enfin pourquoi la musique fonde-t-elle incessamment toute illumination ? Musique veut dire aussi bien un certain silence. De ce silence jaillit une force que recèlent les mots que nous employons le plus souvent sans les entendre.[...]
 Prenons à présent l’exemple d’un des plus grand héros du XXe siècle, qui, à lui seul, a fait une percée illuminante dans l’organisation de l’oubli : Alfred Deller, né à Margate le 31 mai 1912, mort, à l’âge de soixante-sept ans, à Bologne le 16 juillet 1979. Avec lui, le fait que la musique soit au coeur du texte, dans son rythme, et sa modulation, devient bouleversant d’évidence. René Jacobs raconte :
Sa compréhension du texte constituait d’emblée une large partie de son travail. Je me souviens comment, rien qu’en lisant le texte d’un air, il arrivait à le rendre très expressif. Avec lui chaque parole, chaque mot, chaque syllabe était intelligible. D’Alfred Deller, Gustav Leonhardt dit :
C’était un homme très gai qui n’aimait pas travailler. Pas une fois, en dehors d’une improvisation, basée uniquement sur le tempo, je ne l’ai entendu vocaliser. Il passait son temps à lire. Il ne cherchait d’ailleurs pas à émouvoir l’auditoire par sa voix, mais par les textes qu’il interprétait. Depuis, je n’ai jamais entendu un chanteur exprimer si clairement le sens des mots. Deller n’était pas seulement un grand chanteur, mais un artiste extraordinaire de naturel. Le génie qui consiste coupler, mêler, faire résonner et s’arc-bouter l’une sur l’autre musique et parole ne tombe pas du ciel à l’improviste en Angleterre au temps de Shakespeare ; il ne tombe pas non plus par hasard, beaucoup plus tard, de façon fulgurante, à travers la voix d’Alfred Deller, au moment de la plus grande catastrophe humaine — en pleine seconde guerre mondiale...[...]"Philippe  Sollers dans Illuminations :


Objecteur de conscience pendant la seconde guerre mondiale et partageant le même idéal que Benjamin Britten c'est pour lui que ce dernier écrivit le rôle d'Obéron du Songe d'une nuit d'été" .
Deller se battit toute sa vie contre l'ostracisme qui perdurait contre cet art . Il fit son emblème de la chanson de Purcell "Ô solitude"
Il lui fallut se défendre , se justifier contre les sarcasmes : "Je suis un grand gaillard de 1,88m et de 90 kilos. Je suis père de trois enfants, j'ai été un bon footballeur, bon joueur de cricket,fils d'un gymnaste professionnel, et maintenant parce que je chante avec un type de voix peu écouté depuiqs cent cinquante ans, je dois m'attendre à ne pas être considéré comme un homme véritable ! " (Jacques Drillon dans Nouvel Obs de 2004 ) . l'opinion a heureusement évolué nous dira Philippe Jaroussky ,

 Les  pièces  de Dowland,  Purcell,  Haendel constituent    son  répertoire  favori .

Alfred Deller - Music for a while - Purcell

Haendel : Alfred Deller - Ode for the Birthday of Queen Ann - Handel

Dowland :Alfred Deller performs Dowland's 'Flow my Tears'


et  je ne   saurais resister !! :  

 

Alfred Deller - Greensleeves



 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire