dimanche 3 mai 2015

Ontologie matérialiste , Cosmos, Michel Onfray

On croit savoir    Michel  Onfray épicurien ,  bon  vivant  hédoniste et pourtant  c'est  sur la  mort  , le deuil que s'ouvre  son  premier livre de   Cosmos et sur  le  faible   secours qu'on peut  espérer  de  la  philosophie  quand on se trouve confronté à  la  disparition d'un  être  cher .
Parce que  les  philosophes nous  parlent  de   notre  mort  ,  de  celle  du  Je et non  du  Tu .   Ils   veulent  nous aider  à   l'apprivoiser  , nous  apprendre  à  lui  faire  face ,   à accepter  ce  qu'on  ne  peut  changer  certains en   envisageant    un  au-delà,  d'autres  une fusion  dans  le  tout où se  dissout l'individu ,  ou  encore  dans  une   sage résignation  . Mais  lorsqu'il  s'agit de  la  mort  de  l'autre  dont on partageait   l'existence  en vertu  d'un  réel  attachement , les  mots   sonnent  creux  et  ce qui  révèle le  deuil  nécessaire doit  d'abord  faire  appel  au  temps, à l'acceptation  de  la douleur , à celle  de sa  légitimité.. Et   pour   un athée   s'il faut un sens pour continuer  ,   il est  dans  cette conviction  de  l'être  inclus dans  ce grand  mouvement  qu'est le Cosmos  où  nous évoluons, porteurs et   promesses  d'hérédités à la fois  singulières et  contingentes . pérennes et  instables . 
Il nous faut alors dans ce monde  en  perpétuelle  évolution  transformer   une  catastrophe  en  fidélité  et  poursuivre ce que nous avons  aimé  avec  le  disparu ,  nous enrichir  de   l'être  aimé  en  faisant   vivre  ce que  nous aimions en  lui et  qu'il  nous a  laissé en  héritage  .
Je pense qu'il  est  important  de  noter  combien  ce dont  il  a voulu  faire  un prologue  contient  d'amour  et  de  fidélité  à  un  père  , une compagne, pour   suivre ensuite  Michel  Onfray  dans    cette   analyse  du monde   et  de  la place que  nous  y  tenons, sans   projet  divin , sans  transcendance  mais qui  nourrit finalement   une    profonde  morale   laïque visant   à justifier   une  cohabitation  harmonieuse de  tout  ce  qui est  vivant au sein  du   Cosmos, par delà  le  bien  et  le  mal .

Quelques réflexions  personnelles  ici en marge   de  ma  lecture 

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