lundi 26 janvier 2015

Taviani, Du Soleil même la nuit (1989)

« Que tes journées soient belles avec du soleil même la nuit. »

Titre original : Il Sole anche di notte
Un film des frères Paolo & Vittorio Taviani,
avec Julian Sands, Charlotte Gainsbourg et Nastassja Kinski
librement adapté du « Père Serge », nouvelle de Tolstoï.



Dans une province du Sud de l’Italie, probablement des environs de Naples, où la terre est ingrate et dure à travailler, un jeune homme appartenant à la petite noblesse paysanne nourrit des ambitions spirituelles et sociales.
Doué de toutes les qualités, il brille dans tout ce qu’il entreprend et se sent promis à un grand destin. Remarqué par le roi de Naples dont il est l’un des aides de camp, il aspire à la reconnaissance sociale quand l’occasion d’y parvenir lui est offerte par l’amour grâce à une promesse d’union avec une jeune duchesse. Mais il apprend qu’il s’agit d’un mariage arrangé et qu’il n’est que l’instrument de son protecteur… Blessé dans son amour-propre il renonce, s’enfuit et embrasse une carrière ecclésiastique dans laquelle il espère pouvoir s’élever au-dessus de toutes les humiliations.
L’insatisfaction le poursuit et toujours en quête de cette recherche d’absolu il se fait ermite dans une région totalement isolée du monde.
Quand il pense avoir atteint son but il est rattrapé par sa renommée où le poursuivent les tentations qu’il veut fuir et où l’on attend maintenant de lui des miracles que les circonstances semblent favoriser.
Encore une fois son idéal lui échappe et il sombre dans le désespoir. Il touche le fond dans l’échec de son suicide qui lui révèle que son propre amour de la vie est le plus fort. Vaincu, il réalise la vanité de ses rêves de grandeur en découvrant dans l’existence modeste et simple des paysans, une vie de labeur proche de la terre et de la nature, un idéal plus élevé que son idéal d’absolu.
En cela on retrouve bien la conception du bonheur selon Tolstoi. « Le Père Serge » dont les frères Taviani se sont inspirés, n’est qu’un des multiples reflets du grand écrivain qu’il a projetés dans les principaux héros de ses romans Pierre Bezoukov : ou plus encore Nekhlioudov de Résurrection.
Les paysages dans lesquels se déroule le film inspirent le sublime que ni l’orgueil profond de soi, ni le goût christique du sacrifice ne permettent à l’homme d’atteindre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire