jeudi 22 décembre 2011

Adagio J.S. Bach, Claude Roy : Sais-tu si nous sommes encore loin de la mer ?


Adagio Bach


Lorsque la terre respire    celà  s'appelle  le  vent  
L'eau qui  devient  homme     celà s'appelle  le  sang

L'enfant  buissonnier   charmeur  de  sauterelles 
couché  à la perpendiculaire   de la  canicule  blanc-bleu
l'ébouriffé   à  plat  ventre  sur l'été-feu  du  causse
colle l'oreille  à la terre  étouffée  d'août
au-dessus  de la  dalle  quaternaire  sous les couches du  temps


L'enfant  curieux  écoute aux portes de la terre

L'eau lisse  au  fil  aveugle du  grand  fond
la coureuse  hors soleil
l'eau  tisse  sa  voix d'eau  sourde
menu clapotis  des mille  pas nus
Pieds nus  de l'eau  nue     l'eau  toujours ressourcée
eau  battante    eau vivante    eau  fine  qui  glisse
dans la nuit  de la  grande  aoorte souterraine
dans la veine  qui  ralentit un  peu 
à  l'arrivée   dans la  grotte estomac -de- la- terre 
L'enfant  étonné écoute l'eau
et  le  silence      entre les stalactites
que  font  en  battant  dans le noir  hypofgée
les ailes du paillon aveugle  des cavernes 
nommé  Triphosa dubitata

L'oeil  du  coeur    en s'ouvrant     et   fermant  
fut la  source    d'où  naquit   le  cycle  des temps 


Claude Roy 
  de son recueil   "Sais-tu  si  nous sommes encore loin de la mer  ?  "(Epopée  cosmogonique,  géologique, hydraulique, philosophique  et   pratique  en  douze  chants   et en  vers  )

1 commentaire:

  1. Pour cet adagio , il me fallait un éveil , un commencement .. alors quoi de mieux que le début d'une épopée cosmogonique ... initiée par les pensées de nos plus anciens poètes de toutes latitudes dans la quête d'universel de Claude Roy .

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