mardi 8 mars 2011

Camera separata -Schubert D915


L'hiver  était  son printemps
(L'inverno era la sua primavera)

Il nous restait si  peu de  temps
Déjà rendez-vous était pris
Je m’étais  accordée  un sursis
Mais l’hiver  était mon printemps.

Sur les joues de Simonetta
 La fièvre  a posé  ses  couleurs
Et dans  ses  bras chargés de  fleurs
Se cache impatient et  sournois

Le mal qui tôt l’emportera
Sa main   s’empresse  de    libérer
Roses  et  trésors parfumés
Bijoux fleuris, lacets, ceintures 

Des  boutons qui font ses parures
naitront  les fruits promis à Hermès
A zéphyr abandonnant   sa jeunesse 
Elle  va,  sachant son temps déjà fini

Sous l’œil implacable de  la Sagesse
 qui commande à l’indifférence
L’éternelle  féminité  répète  ses pas  de  danse
Figures légères  et  gracieuses,  aux doigts  entremêlés 
Règlent sur   un tapis  de  mousse la cadence de leurs pas ailés



La  belle  s’en  allait  dormant
Eveillée sous ton regard
Le prince  est  venu très  tard ,
Des  fleurs  il m’en  restait  tant 

Si  tu ne viens à moi   Printemps  tardif
Pour répandre   à la  volée
Le  beau que nous nous étions donnés
De mes mains  encore  captif

Il me faudra partir  bientôt
dans   mon sombre  caveau   sans  marbre 
Dans  la  terre  froide et macabre 
Camera  separata
Et  j’y déshabillerai mes os.

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