mardi 14 mai 2013

Jack London par Irving Stone

L'aventurier  des mers   (Jack  London , sailor on  Horseback)



Une vie de  trimardeur 
… Pour  Jack  l’absence  de  monotonie  faisait  el charme  de la vie  errante  .Trimarder  c’était  trouver  devant  soi  un  spectacle  fantastique  , ou surgissait   l’impossible ,  où l’inattendu  surgissait  d’un buisson  au  tournant  de  la route. Chaque  journée était  exceptionnelle et  apportait une multitude d’images diverses et  rapides, uniques en  leur  genre. La nuit il  montait  sur  un  train  de  marchandises, aux heures  des repas il mendiait  aux  portes  de  service ou  tendait  la  main  dans la rue  principale. Il  rencontrait  des centaines de clochards  avec lesquels il  sautait  sur les trains, partageait  son  argent  et  son  tabac, se  querellait, faisait  cuire  sa popote dans les  terrains vagues, qu »mandaient, jouait  aux  cartes,  échangeait   ses impressions et  obéissait  aux lois  du  métier qui  voulait  qu’on   saute clandestinement   sur  les trains les plus  rapides  .

Rencontre avec Mabel
Appelgarth amena Jack  chez lui et le présenta  à sa sœur  Mabel.  A peine   Jack  eut-il  franchi  le seuil  de la maison , qu’il tomba amoureux  avec la rapidité  fulgurante  qui  répondait  à son  tempérament.
Mabel  Applegarth  était  une  créature éthérée , avec de  grands yeux bleus,  un  regard  sensible  et  une magnifique  chevelure  blonde  . Jack  la comparait  à une  fleur  d’or pâle  sur une tige élancée.  Ele  avait   une voix  merveilleuse  et  un  rire cristallin qui  pour  Jack contenait  toute  la  musique du   monde. Mabel  avait   trois ans  de plus que lui , c’était  une femme  droite sans prétention  ni coquetterie. Elle faisait  ses  études à   l’université de Californie et  suivait  des cours spéciaux d’anglais  .Jack s’émerveillait  de  toutes ces connaissances emmagasinées dans cette  jolie  tête, de ses manières irréprochables  car  elle  avait un sens inné d e la distinction L’art  et l’  étude  étaient  ses fidèles  compagnons  .  Jack  l’adorait  comme  une  divinité que l’on  vénère  mais  que l’on  n’approche pas  .. Elle accepta son  amitié  et  ce  fut pour  lui  un  enchantement. Elle  étaut  aussi  attirée par  son  caractère  viril,  à  la fois rude et  tendre  ,autant  qu’il  l’était  par  sa finesse  et  sa sensibilité .

Découverte  du  parti  socialiste
Le parti  socialiste  d’Oakland  , nouvellement  constitué, et  l’un  des  premiers crées sur  la côte  du  Pacifique , invita Jack à participer  aux réunions .Il  y rencontra des  hommes   tels qu’ Austin   Lewis   du  parti  travailliste-socialiste   anglais  , des   socialistes  allemands exilés,  caractèrees  mûrs  et  bien  trempés  auprès desquels  s’aiguisait  l’esprit  du jeune  garçon . Le parti  socialiste  d’  Oakland  était  composé d’intellectuels, qui  se réunissaient le  soir  devant un  verre de  bière  pour  écouter  de  la  musique  et  de politique   economique .
C’étaient  des théoriciens qui  n’étaient  pas  concernés par la  lutte  des  classes car il  n’y avait pas un  ouvrier  parmi eux  . Or,  Jack qui  appréciait leur  compagnie ne croyait pas  que  le  socialisme  appartenait  aux  intellectuels.Il  pensait  qu’il  appartenait  aux ouvriers et  aux  syndicats qui  étaient  destinés par  le  mouvement  de  l’histoire à mener  la lutte  des classes , à faire la révolutionet  à  instaurer  l’état  prolétarien  que  Karl  Marx  considérait comme la seconde phase du  développement  de al civilisation  .

Amitié
Jensen   raconte  de  façon  amusante   comment  Jack lui  préta  « Origin  of  species. Jensen   se  plaignit   de  la difficulté  de   cette lecture et  Jack lui preta  alors  Riddle  of  the  universe  de  Haekel, plus facile lui dit-il.  Mais  c’était  encore  trop  compliqué dit-il. Et   jack alla  chercher  sous  ses  couvertures l’ouvrage  qui  lui  était  précieux entre  tous   Paradise  lost  de  Milton Jensen  avoua qu’il  n’aimait  pas la poésie et n’arrivait  pas à  lire  Paradise  lost.  Jack  ayant  entendu dire  qu’il  existait  un  exemplaire  de  The   Seven Sseas   , de  Kipling, dans  une hutte  sur les bords  du   Yukon,  il  alla  le  lui  chercher .  Quand il  le  lui  rapporta  il le supplia d’en lire quelques pages pour  se  faire une idée de la beauté de  ces  vers  . Jensen  lut  le  livre   d’un bout à  l’autre  et  Jack  fut  très fier  de sa victoire  .

Socialisme
Le socialisme  est la  grande  raison  de  sa vie  . Cet  idéal alimente  sa force  , sa détermination  et  son  courage. Il n’a  pas l’illusion  de  croire  qu’on régénérera l’humanité en  un jour, mais ne pense pas non  plus  qu’il  faille  attendre  le passage de plusieurs  générations pour y parvenir.  Il  souhaite  que  le  socialisme   s’installe progressivement , sans  révolution , sans  effusion  de  sang ;  pour  sa part  il  veut instruire les masses, leur  apprendre à  gérer  leurs propres industries,  à  exploiter  leurs ressources naturelles et  à  se  gouverner. Si  les  capitalistes  s’opposent  à  cette  évolution ,  il  est  prêt  à  se  battre sur  les barricades  pour  défendre la cause.  Après tout  ,  a-t-on  jamais  créé  une  civilisation  sans  le  baptême de sang  . ?

Sa  philosophie
Un  mélange  de monisme  de  Haeckel, du  déterminisme matérialiste  de Spencer et  de la théorie  évolutionniste de Darwin , est liée à  sa conception  du  socialisme. « La  nature ignore les  sentiment,  la charité et  la  miséricorde.  Nous sommes des pantins mus par  de  grandes  forces aveugles , mais nous arrivons  à  déchiffrer les lois de certaines  de  ces  forces  et les  rapports  qu’elles  ont  avec nos  tendances . Nous sommes  des  éléments inconscients  de la sélection naturelle qui  agit  sur  les  races…J’affirme  avec  Bacon  que  toute compréhension  découle  de la sensation . J’affirme  avec Locke que  toutes les idées viennent  des  sens  . J’affirme  avec Laplace  que  l’hypothèse d’un  créateur  est parfaitement  inutile.  J’affirme   avec  Kant  que l’univers   a une  origine  mécanique et  que  la création  est un  processus  naturel   et historique".
 
Oeuvre  littéraire :
En ce qui  concerne  son  œuvre littéraire   il  espère suivre les  traces  de  Kipling : « Kipling atteint  l’âme  des  choses   .  Il a  ouvert  de nouvelles  frontières pour l’esprit  et la  littérature. »
Jack  London  s’en prend à  cette pauvre jeune fille   américaine qui  s’indignait   si  on  lui donnait  à  boire  autre chose que  du  lait  de  jument. Les  dix dernières années  , celles de son  adolescence   avaient  été des années  vides  et  stériles     l’esprit  victorien  faisait  autorité.  La  morale  du  Mid-West limitait la  littérature,  livres  et  revues  étaient  destinés   à  un public qui  considérait   Louisa May   Alcott   et  Marie  Corelli  comme  de  grands  écrivains.  Il  était  difficile  de  faire œuvre originale, l’on ne pouvait peindre  que  des  gens  respectables,  les  bourgeois et les riches ;  il  fallait  récompenser la vertu  et punir le  vice  . Les  auteurs américains  devaient  écrire comme  Emerson , voir le beau côté des choses éviter  ce  qui  était  dur  ,  pénible,  sordide et  vrai  .  Les leaders  de  cette littérature  avaient un  ton  agréablement poétique comme  Holmes, Whittier,  Higginson, W.D. Howells,  Marion  Crawford  , John Muir, Joel Chandler  Harris,  Joaquim  Miller  . Les éditeurs  qui  vivaient  dans l’atmosphère raréfiée  et  froide  des hautes  sphères  payaient  des sommes  exorbitantes   à   Barrie, Stevenson ,  Hardy.  Ils  allaient même  jusqu’à  publier  les  audacieuses révélations (expurgées , bien  entendu  )   de Français  et  de  Russes, et pourtant ils   exigeaient  des écrivains américains qu’ils  ressassent  la formule  pseudo-romanesque en n leur permettant  toutefois un changement  de  rideau  .
En Russie  ,  Tolstoï  et les  réalistes faisaient une  révolution ;  en  France  Maupassant,  Flaubert,  Zola.  En Norvège  Ibsen . En  Allemagne  Sudermann  et   Hauptmann. Lorsqu’il  comparait les œuvres  américaines et  celles  de  Hardy,  Zola et   Tourgueniev,  il  ne  s’étonnait plus que l’on  considérât  l’  Amérique comme un pays  d’enfants et  de  sauvages  .  L’Atlantic  Monthly  venait  de publier les romans de  Kate   Dougglas  Wiggin et  de  F.  Hopkinson  Smith “absolument  inoffensifs  et  complètement   morts  « Eh  bien  ! Il sortirait  prochainement  Odyssey  of  the North ;  Atlantic  Monthly et  le roman  américain  revivraient « . Il veut  faire pour  son pays  ce que   Gorki  fait en  Russie,  Maupassant  en   France  ,  Kipling en  Angleterre.  Il  transportera la littérature  de  salon  de  Henry  James dans la cuisine  du peuple,  elle  répondra au  moins une  odeur  de  vie  …..

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